Un ostrogoth à la Maison-Blanche
J’ai toujours aimé les États-Unis, la politique, l’économie et les discours historiques. Entendre Donald Trump prononcer son discours sur les tarifs m’a donc fait vivre une sorte de deuil en cascade. Comment ce pays a pu élire ce grossier personnage, semeur de pagaille et destructeur de prospérité?
Donald Trump a démontré mercredi qu’il n’est qu’un «ostrogoth», ce mot que Justin Trudeau nous a collectivement fait découvrir, en 2022, pour qualifier les tristement célèbres influenceurs qui avaient semé la pagaille sur un vol de Sunwing. C’est un président inculte et franchement bizarre.
Son discours correspond à la définition d’un triste spectacle. Le narcissique qui se pense génial et qui dégobille des propos décousus et farfelus devant un public admiratif. Le problème, c’est que le narcissique en question n’est pas un humoriste en cabaret, mais plutôt l’homme le plus puissant du monde.
Conséquences
Sa politique absurde va détériorer la vie de millions d’êtres humains. Sur tous les continents, des hommes et des femmes perdront leur emploi. Des entrepreneurs feront faillite, regardant s’évaporer le projet dans lequel ils viennent d’investir temps et efforts.
Du jour au lendemain, des jeunes verront des portes se refermer parce que le secteur dans lequel ils ont étudié s’effondre dans leur pays. Des villages, des régions traverseront des années de misère économique. Pour un seul homme et ses lubies.
Ce discours était un triste spectacle parce que Trump l’a truffé de faussetés. On ne compte plus les erreurs factuelles, les demi-vérités et les trucages de la vérité. L’exemple des supposées subventions au Canada est probant.
Il a répété dans ce discours que les États-Unis subventionneraient le Canada à hauteur de 200 milliards. Tout est faux dans cette affirmation. D’abord, le chiffre vient de nulle part. Pire, il parle du déficit de la balance commerciale, qui n’a rien à voir avec une subvention. Subventionner, c’est verser de l’argent pour aider. Quand les États-Unis achètent un baril de pétrole canadien, c’est un achat! Tu paies le pétrole, tu obtiens le pétrole.
«Brutalisés»
Ce discours était un triste spectacle parce qu’il a encore présenté les États-Unis comme une victime. Ils auraient été «brutalisés» par tous les pays du monde. Le pays le plus riche et le plus puissant de la terre qui se présente comme une pauvre victime dont tout le monde a abusé, c’est une grosse farce. Le classique des agresseurs qui se posent en victimes.
Ce discours était un triste spectacle parce que le président essaye de justifier la pertinence des tarifs comme politique économique en se référant à une époque… qui remonte à plus de 130 ans. Avant les avions! Aujourd’hui, les tarifs sont devenus synonymes d’appauvrissement dans la théorie économique. Aucun économiste sérieux ne croit aux thèses néandertaliennes poussées par Donald Trump.
Ce discours était aussi un triste spectacle parce que Trump est imbuvable lorsqu’il se vante et se vante. Le meilleur président de tous les temps. Un âge d’or de richesse et de grandeur qui s’amorce pour le pays.
Pendant qu’il faisait ainsi le paon mercredi, les chaînes d’info mettaient dans le coin de l’écran les indices boursiers en train de planter, craignant que ses folies provoquent une récession mondiale… Quelle image!
